[Collections de géologie de l'Ecole des Mines de...

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localisation Bibliothèque municipale de Lyon / P0740 FIGRPT0075B 07
technique 1 photographie positive : tirage noir et blanc ; 18 x 24 cm (épr.)
historique Il y a trois cents millions d'années, l'équateur passait à hauteur des Vosges et le bassin stéphanois ressemblait au coeur de l'Himalaya actuel. De hautes montagnes de 5000 mètres d'altitude servaient d'écrin à un grand cours d'eau qui descendait la vallée de la Haute-Loire et était bordé de marécages et de lacs où faune et flore se développaient en toute quiétude. Les peuplades d'alors se nommaient amphibiens, tritons, moustiques, blattes et libellules de 70 centimètres de largeur. Quant aux premiers reptiles, ils font leur apparition à cette période. C'est cette accumulation de fougères, pollens, sable et cendres volcaniques, contenant une très forte quantité de gaz carbonique qui, stockée dans une atmosphère équatoriale, a formé le charbon... Exploité des millions d'années plus tard dans les mines du bassin houiller du Massif Central et ses environs. Il y a cent ans, un groupe de géologues a défini le terme "stéphanien" pour évoquer cette période géologique comprise entre -305 et -300 millions d'années où le C02 se fossilisait pour former le charbon. Le stéphanien est au sein de l'ère primaire la dernière période du carbonifère. C'est une référence géologique internationale établie sur les lieux-mêmes, à partir des terrains houillers de Saint-Etienne. Aujourd'hui, l'Ecole des mines de Saint-Etienne - qui tient à valoriser et à créer une dynamique autour de sa collection de 30.000 pièces comprenant minéraux et fossiles - inaugure le conservatoire du Stéphanien. Depuis 1816, date de la création de l'Ecole des mines, des recherches et des études ont été menées sur les bassins houillers, aboutissant à la constitution d'une collection de référence, la première au monde en ce qui concerne le stéphanien. Beaucoup d'échantillons proviennent des profondeurs des mines de Saint-Etienne. Une partie de ces fossiles de fougères, de troncs d'arbres et d'insectes dort dans des tables-vitrines à deux pans. Déménagée trois fois, cette collection est abritée dans une des ailes du bâtiment de l'Ecole des mines de Saint-Etienne. Mais elle n'y restera plus longtemps car elle se trouve au centre des projets du conservatoire du Stéphanien. "Le problème est de passer dune muséologie du XIXe siècle à une muséologie contemporaine", explique le directeur de l'Ecole des mines, Philippe Hertzman. La "collection de cailloux", comme il la nomme avec humour, va trouver place à la fois dans le futur projet de la géothèque, faisant partie du musée de la Mine, pour la partie minéraux, et dans le Conservatoire du Stéphanien proprement dit, "le champignon", bâtiment moderne et circulaire se situant dans l'Ecole des mines. "L'école, qui vivait un peu trop sur sa notoriété, est entièrement repensée et devrait s'étendre dans les anciens locaux de Manufrance", précise Philippe Hirtzman. Son arrivée, en 1991, a bousculé les habitudes. Il a été précédé de peu par le conservateur des collections Hervé Jacquemin qui s'occupera du conservatoire. En place depuis deux années scolaires, ils inaugurent ensemble le conservatoire qui proposera des expositions temporaires et mettra en valeur une partie de la collection permanente tout en initiant des travaux de recherche sur le bassin et en mettant à disposition les échantillons de référence aux chercheurs, étudiants et muséographes. Pour réconcilier les Stéphanois avec leurs mines, ils projettent aussi de mettre en place des sentiers géologiques et miniers et de travailler avec les écoles. Actuellement, 150 espèces de flore sont répertoriées et certaines descriptions ont été réalisées pour la première fois à Saint-Etienne. Mais selon Hervé Jacquemin, d'autres découvertes restent encore à faire : "Nous n'avons jamais trouvé de fossiles de vertébrés à Saint-Etienne". Les richesses du stéphanien n'ont donc pas encore été toutes explorées et les dix ans à venir devraient être riches en découvertes avant que les houillères ne ferment définitivement. De nouveaux chantiers devraient voir le jour, profitant du démarrage de divers travaux publics comme le creusement d'autoroutes. Sans compter le décryptage encore à réaliser des "carottes" sondages de couches stéphaniennes de charbon, qui se trouvent dans les caves de l'école des Mines et qu'il faut analyser. Un travail de fourmi qui permet de valoriser un patrimoine ne concernant pas seulement le bassin stéphanois, puisque le Massif CentraI mais aussi les Vosges, la Bohème, et l'Asturie ont connu leur période stéphanienne... Source : "Une mines de fossiles" / Agnès Benoist in Lyon Figaro, 26 mai 1993, p.1.
note à l'exemplaire Négatif(s) sous la cote : FIGRP06090.

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